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Comprendre l'addiction au porno - #2 : comme cul et chemise

2e partie de l'article.

Pornographie et masturbation, « comme cul et chemise » ?...


Dans les conversations autour du porno, on mentionne plus facilement aujourd’hui le risque d’addiction aux images, mais on reste semble-t-il encore assez pudique sur la question de la masturbation compulsive. Coluche résumerait les choses avec cette formule empruntée à la SNCF : « Un train peut en cacher un autre »…


Les deux comportements, bien que distincts, sont souvent vécus ensemble (même si le « duo » n’est pas systématique). On peut globalement identifier deux cas de figure dans la pratique addictive.



Dans le premier schéma, sans doute le plus rencontré, la pornographie n’est pas recherchée pour elle-même : elle sert d’abord de support visuel (et auditif) excitant. C’est bien sûr l’orgasme qui est visé. La séance de visionnage se termine donc, au bout d’une durée plus ou moins importante, par une masturbation. Si la personne dépendante est prise par une envie, une impulsion, mais n’a pas accès à un support pornographique, elle va augmenter son excitation en faisant appel aux images enregistrées dans sa mémoire.


Dans le deuxième cas de figure, la recherche d’images est un but en soi. Les attentes inconscientes vis-à-vis des supports visuels diffèrent d’une personne à l’autre (réassurance, auto-punition, recherche pseudo-esthétique…). En tout état de cause, la séance de visionnage peut durer très longtemps (une nuit entière parfois) et ne se termine pas forcément par une masturbation.


Le problème, ce n’est pas le porno…


A la lecture de ces explications, on réalise que le combat du porno-dépendant ne se borne pas à arrêter de consommer des images. Il consiste aussi à abandonner le réflexe de masturbation compulsive et purifier la mémoire des images qui s’y sont imprimées durablement. Pour résumer l’enjeu, employons une analogie évocatrice : isoler une personne porno-dépendante sur une île déserte et la couper de toute tentation extérieure ne suffira pas à la guérir (à moins de lui couper aussi… les bras…).


Pour les mêmes raisons, la mise en place d’une protection sur les appareils (téléphone, ordinateur) afin d’empêcher l’addict de visionner des images est une mesure indispensable mais absolument pas suffisante. Elle ne doit pas se substituer à un travail de fond pour guérir, ni même à des démarches de prévention auprès de personnes vulnérables ou exposées.




La pornographie, addictogène par nature


La pornographie consiste à montrer des images explicites et non simulées de sexualité dans un but notoire : provoquer ex nihilo une excitation sexuelle. Et pourquoi pas soutirer un peu d’argent au spectateur consentant…


Si la pornographie suscite le dégoût, on doit concéder qu’elle exerce simultanément sur l’être humain une attraction violente. Elle fait résonner l’élan de vie enfoui au plus profond de son être : son instinct de reproduction.


L’attirance pour le sexe étalé hors de toute intimité concerne davantage les hommes, par nature plus facilement excitables par la vue, que les femmes (pardon de ce cliché qui n’en est pas un).


Certes, la représentation explicite de la sexualité a toujours existé (cf. les fresques de Pompéi…). Le porno est sans doute le deuxième plus vieux métier du monde… Mais alors, où donc est le problème aujourd’hui ? Les « progrès techniques » (à commencer par le montage vidéo) augmentent les effets pseudo-réalistes du porno (alors que tout est faux…) et le rendent toujours plus hypnotisant. Quant à Internet, il autorise une disponibilité permanente et une accessibilité anonyme et gratuite. Difficile de rester insensible et de résister…



Voir la 1ère partie de l'article

Voir la 3e partie de l'article

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