Luc, 53 ans, est marié et père de famille. Merci pour son témoignage (j'ai juste changé son prénom).
J'ai commencé à me masturber à l'âge de 15 ans. Je me rappelle très bien être ravi de cette expérience qui me permettait de connaître le plaisir sexuel sans devoir prendre le risque de la relation avec une vraie personne. D'autant plus que j'étais attiré par les hommes. Je n'en avais pas vraiment honte à partir du moment où cela restait mon secret. Depuis, la masturbation est devenue une expérience fréquente, avec parfois des périodes d’interruptions plus ou moins longues mais toujours un retour dans la mauvaise habitude comme si c'était une fatalité. Je la considérais comme une compensation, une espèce de pis-aller qui ne regardait que moi.
Les dangers d’Internet
J'ai été et suis très heureux d'avoir rencontré la femme de ma vie et de m’être marié avec elle. Mariage heureux, avec les aléas de la vie : beaucoup de hauts et quelques bas, dus à nos différences de caractère et à la confrontation de nos limites, mais toujours surmontés grâce à notre amour réciproque et la volonté partagée d'être fidèles à notre engagement et de vivre heureux ensemble. Pourtant, la masturbation compulsive restait une habitude, un peu estompée au début de ma relation, mais toujours présente.
J'étais très créatif pour contourner mes propres stratégies
Quand Internet est entré dans ma vie, j’ai su que les ennuis allaient réellement commencer : l'accès facile aux images pornographiques de mecs, aux tchats et aux dialogues coquins entre hommes... Je mettais en œuvre les contrôles d’accès autant que possible. Mais cela ne suffisait pas. J'étais très créatif pour contourner mes propres stratégies...
J'ai pris conscience que la masturbation pouvait être un premier pallier vers plus de compromissions et d’infidélité : dialogues sous couvert d'anonymat, fantasmes d’expériences sexuelles diverses, enfin tentation du passage à l'acte réel. On se dit que ça ne sera pas trop grave, que personne n’en saura rien, qu’on pourra même mener une double vie.
Des échecs répétés pour arrêter
Outre la mise en œuvre de quelques conseils pratiques (davantage d'exercice physique, un plus grand investissement dans ma relation avec ma femme, la recherche d’un engagement autre que professionnel), je me suis tourné vers la spiritualité (prière, confession régulière avec un prêtre, etc.). Mais sans succès. La question de l’attirance homosexuelle me hantait, me désespérait. Je sentais la nécessité de m’ouvrir à un accompagnement de type psychologique en complément de mes petites résolutions personnelles et de mon chemin de foi. J’ai donc décidé de me faire aider par un psychologue. Je m’y sentais bien, il était très empathique. Mais il m’a encouragé à me conformer à mes pulsions, ce qui ne m’a pas convenu.
Je sentais la nécessité de m’ouvrir à un accompagnement de type psychologique
Cette masturbation compulsive n’en finissait pas. Un ou deux mois de répit, et c’était reparti de plus belle à la moindre stimulation. A l’occasion de visionnages et de chats, je cherchais à m’en sortir en tentant de ne plus considérer mes interlocuteurs comme des objets potentiels pour mon plaisir malgré leur consentement. Derrière les images et les écrits, j’essayais de percevoir les personnes, dans leur plénitude. J’ai notamment en mémoire ce tout jeune homme, qui aurait pu être mon fils, me proposant de devenir mon esclave pour services en tous genres, « avide » qu’il était, prétendait-il, de personnes mâtures.
Un accompagnement fraternel
J’ai ressenti beaucoup de joie en découvrant l’activité de Tanguy. Sur son site, j’ai apprécié le ton plaisant et léger avec lequel il aborde des sujets pourtant tabous. Mon attention a été retenue par son offre : des séances en visio-conférences et surtout la possibilité d’échanger par messages entre les entretiens. Très vite, j’ai été touché par le personnage et sa manière de faire. C’est si inhabituel. Ce n’est pas une séance avec un professionnel de santé comme on peut en avoir l’habitude. Tanguy affiche clairement et sans feinte une proximité fraternelle. Avec lui, l’alliance thérapeutique n’est pas un concept. Elle ne s’explique pas par des mots. Elle se vit.
Il m’a donné les outils pour mieux comprendre mes comportements compulsifs et ne pas m’y réfugier, pour contrôler mon imaginaire. La masturbation et la recherche de stimulations visuelles ont disparu de mes écrans radars.
Tanguy a aussi discerné mes besoins d’affirmation de moi-même. Il n’a jamais prétendu avoir la solution définitive à mes problèmes d’estime de moi et à ma peur du rejet mais il m’a invité à progresser à l’aide de petits exercices : m’affirmer de manière simple et sans chichi auprès de mes proches, dire non quand la proposition ne me convient pas, prendre l’habitude de me connecter à mes besoins, dire clairement ce que je pense sans craindre l’avis contraire. J’avoue avoir rechigné mais Tanguy a fait preuve de pédagogie et de patience, veillant à saper l’emprise de mon « faux moi » qui pouvait me dissuader de faire ce travail.
Lors d’une séance, Tanguy a aussi pris l’initiative de m’interroger sur la question de l’homosexualité, considérant que ce n’était pas un sujet tabou. Je lui ai répondu volontiers, même si cela ne faisait pas trop partie de mes attentes. Tentation sans doute de glisser une fois de plus ce sujet gênant sous le tapis... Un simple échange de quelques minutes… et j’ai pris soudain conscience que cette question ne serait plus centrale dans ma vie. Je me suis désincarcéré de croyances qui m’enfermaient dans une vision faussée de moi-même.
Libre mais prudent et conscient de ma vulnérabilité
Notre alliance thérapeutique a maintenant pris fin. Je poursuis ma vie, libéré de mon comportement compulsif, mais prudent comme un ancien alcoolique à qui on propose un verre. Je suis davantage en paix avec la question de l’attirance envers les hommes, même si je prendrai toujours soin d’éviter une proximité avec ceux qui risqueraient de titiller quelque chose en moi. Enfin je me sens mieux dans mes baskets pour m’affirmer face aux autres, même si j’ai encore du mal à faire le deuil de cette chimère consistant à croire que l’harmonie parfaite est possible dans les relations interpersonnelles…
Prudent comme un ancien alcoolique à qui on propose un verre
Je garde en moi le désir d’un cœur à cœur fort avec les autres, en premier lieu avec ma femme, avec mon entourage, avec Dieu. Je sais que je suis appelé à mieux prendre en compte dans ma vie tous les attributs positifs de la masculinité. Je ne sais pas encore où cela me mènera mais j’y vais avec confiance.
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