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Pourquoi certains et pas d'autres ? #2 : d'autres facteurs de vulnérabilité


2e partie de l'article consacré à la question : Pourquoi certains deviennent-ils addicts au porno et/ou à la masturbation et pas d'autres ?



Hérédité, type de personnalité, projet de vie… : d’autres facteurs pré-disposants existent


L'ESSENTIEL

"C'est vraiment trop injuste", dirait le célèbre petit poussin noir... En effet, la nature nous a faits inégaux face à l’addiction. Et c’est une réalité biologique dont on ne peut pas ne pas tenir compte.

Mais comment l’expliquer ? Pourquoi certains consommateurs de porno parviennent-ils à garder le contrôle de leur consommation ? Au contraire, pourquoi d’autres finissent-ils par basculer dans un comportement dépendant ?

Même s’il n’y a jamais de fatalité en matière d’addiction, on peut néanmoins parler de certaines « prédispositions ».

Tour d’horizon de ces "facteurs de vulnérabilité"



1 - L’addiction, un terreau plus ou moins héréditaire


D’après les scientifiques, des prédispositions génétiques pourraient favoriser l’apparition de l’addiction. Entendons-nous bien : la dépendance n’est cependant pas à classer parmi les maladies héréditaires ! Il faut écarter l’idée du déterminisme et parler plutôt, comme les chercheurs en neurosciences, de "vulnérabilité neurobiologique d’origine génétique".


Concrètement, de naissance, certains cerveaux sont moins résistants que d’autres face à l’addiction. Si le gène de la dépendance en tant que tel n’existe pas, de nombreux gènes impliqués dans les addictions ont néanmoins été identifiés. Tenez-vous bien : ils représenteraient environ la moitié de la probabilité de devenir addict.



2 - Certains types de personnalité sont plus enclins aux dépendances


Caractère, tempérament, traits ou types de personnalité… : les chercheurs travaillent à établir des corrélations entre des profils psychologiques et des pathologies. Ces études donnent lieu à l’élaboration de grilles, utiles pour comprendre et prédire. Citons ici le modèle de Zuckerman, pertinent pour l’analyse des addictions. Ce psychologue américain a identifié un profil dont la focalisation sur la recherche de sensations le prédispose aux comportements compulsifs. Les personnes concernées ont un besoin significatif de stimulation et d’excitation pour maintenir leur cerveau en activité. Elles présentent généralement des traits communs tels que l’extraversion, la curiosité ou de l’impulsivité.


Selon l’Ennéagramme, outil de connaissance de soi et de développement personnel, nous sommes tous concernés par le risque des addictions. Mais à des degrés divers en fonction de notre type de personnalité (il en existe 9 d’après ce modèle) et de notre niveau "d’intégration" (de santé mentale). Dans un passage de leur livre consacré à cette question, les deux auteurs de La Sagesse de l’Ennéagramme signalent un point qui interpelle : de tous les profils, le 7 est "le plus enclin" à tomber en addiction. Difficile de ne pas établir de parallèle entre ce type 7 (dénommé l’épicurien…) et le modèle de Zuckerman…




3 - Les doigts dans le nez ou le nez dans le guidon ?


La vie des personnes dépendantes présente assez souvent une caractéristique commune : un projet de vie peu clair (voire inexistant), du moins mal formulé, donc pas assez motivant. Par conséquent, ces individus éprouvent quelques difficultés à mettre en œuvre à l’aide d’objectifs concrets leur vision de leur propre vie. Au lieu de relever les défis de l’existence et affronter les difficultés "les doigts dans le nez", ils naviguent plutôt à vue ou pédalent "le nez dans le guidon".


C’est un peu dans cet esprit que Viktor Frankl a mis au point la logothérapie. Ce psychiatre autrichien, rescapé des camps de la mort, prône la prise en compte du besoin de sens de l’être humain et de sa dimension spirituelle. Plus récente, la thérapie d’acceptation et d’engagement ACT issue de la 3e vague des TCC repose sur la même idée : on fait face aux souffrances psychologiques avec plus de force une fois qu’on a clarifié ses valeurs (c’est-à-dire ce qui a de l’importance à nos yeux).



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LE CONSEIL :

Relire mon passé pour y déceler

d’éventuelles sources de vulnérabilité


Quelques questions que je peux me poser :


Sur le plan du contexte affectif :

  • Quel est aujourd’hui mon style relationnel ?

  • Petit, me suis-je senti aimé et en sécurité, ou bien délaissé, abandonné ? Quel style d’attachement ai-je pu développer ?

  • Ai-je une juste estime de moi ? Face aux événements psychologiques désagréables (pensées, émotions…), ai-je tendance à chercher l’évitement ?

Sur le plan des événements :

  • Ai-je vécu un événement traumatisant bien identifié dans mon enfance ?

  • Ai-je souvenir d’un événement marquant mais dont je pourrais sous-estimer la nature traumatique ?

  • Ai-je été victime d’un abus sexuel ou des gestes/paroles/images ayant pu me blesser ?


Sur le plan de la sexualité :

  • Quelle est ma vision de la sexualité ?

  • Quelle influence sur cette conception ont eu mon éducation, ma culture, mon environnement ?

  • Ai-je le sentiment d’avoir découvert trop tôt la sexualité ?



Lire la 1ère partie de l'article

Lire la 3e partie de l'article

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