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Arrêter la pornographie ? Clarifiez vos intentions avant de commencer à changer


Vous souffrez de votre addiction et désirez que cette situation s'arrête ? Avant que vous ne commenciez à changer, voici quatre questions pour vous aider à clarifier vos intentions... Apparemment superflues, elles sont en réalité fondamentales. Vous auriez tort de les prendre à la légère.



1 – Changement = arrêt ou réduction ?


Vous vous apprêtez à changer. Mais avant de vous lancer, il vous revient de prendre une décision claire sur la nature de ce changement : arrêt complet, ou, au contraire, réduction (donc contrôle... et poursuite) de vos comportements problématiques (masturbation et pornographie, voire autre chose) ?


Votre choix n’est peut-être pas encore fait. Je voudrais vous proposer ici un éclairage sous l’angle du bon sens et de la cohérence thérapeutique. J’exclue donc (en apparence) l’aspect moral.


Des vulnérabilités sont probablement à l’origine de la perte de contrôle de votre comportement (ce point a été développé dans cette série d'articles). Même après un travail personnel, il restera des traces de vos vulnérabilités. Ne l’oubliez jamais.


Choisir le contrôle, c’est nier ces vulnérabilités Comment pouvez-vous prétendre poursuivre des comportements que vous n’avez pas réussi à contrôler jusqu’à maintenant ? Pourquoi les conserver, même en réduisant leur fréquence, si vous estimez qu’ils ne sont pas bons pour vous ?


Si les dieux proposaient au malheureux Sisyphe, condamné à rouler éternellement son rocher, de choisir entre l’arrêt définitif ou la diminution de sa peine (deux ascensions seulement par semaine, par exemple), que choisirait-il, selon vous ? Choisir le contrôle, c’est vous condamner à la torture. C’est poursuivre la lutte improductive contre-vous-même. C’est au fond décider de ne rien changer.


Arrêter, c’est décider de changer vraiment. C’est vous ouvrir à la nouveauté dans votre vie. Il faut choisir.


Lisez les articles de ce site si vous n’êtes pas encore sûr de vous. Votre avis devrait être plus clair à l’issue.





Ce n’est pas le tout de trancher entre l’arrêt complet et la poursuite contrôlée. Il s’agit également de savoir quel comportement est concerné : seulement la pornographie ? Seulement la masturbation compulsive ?

Les deux ?

D’autres comportements ou pratiques ?


À nouveau, le bon sens vient à la rescousse.


Globalement (il existe des cas particuliers), la pornographie et la masturbation compulsive sont comme les deux charmants écureuils de Walt Disney : inséparables. Comme cul et chemise. Et le problème de Tic + Tac, c’est surtout qu’au bout d’un délai plus ou moins court, ça finit par faire boum…


D’un côté, en provoquant une excitation disproportionnée, la pornographie vise naturellement la masturbation (l’industrie pornographie ne s’en cache pas…). De l’autre, privé d’imaginaire et saturé d’images explicites, le cerveau a besoin de la pornographie pour "préparer" la masturbation.


Ce cocktail détonnant, il est préférable de s’en débarrasser sans faire de distinction entre ses différents composants. L’important, c’est d’avoir conscience qu’il y a un danger d’explosion.




Idéalement, le meilleur moment pour arrêter et changer, c’est... maintenant ! Le changement n’attend pas.


Néanmoins, pour commencer à changer de manière effective, il vous faudra peut-être patienter un peu : ne choisissez surtout pas une période où vous êtes fatigué ou stressé. Vous avez besoin de toutes vos ressources : mentales, physiques, morales.


Si nécessaire, continuez à vous documenter - par exemple à l'aide des articles de ce site - avant de vous lancer.



Du fond du cœur, je vous souhaite d’atteindre votre objectif si vous voulez changer sans l'aide d'un professionnel qualifié.


Je vous encourage néanmoins à vous tourner vers un tiers (si ce n’est déjà le cas) qui pourra jouer le rôle de confident et de soutien : conjoint, partenaire, ami, personne moins proche mais que vous estimez, religieux, groupe d’entraide... Il vous reviendra de définir ensemble les modalités de votre compagnonnage, en prenant en considération votre situation, votre personnalité et vos besoins propres.



Cette médiation est essentielle. En effet, l’addiction consiste en une relation toxique avec un comportement. Elle enferme dans l’illusion de la toute-puissance et abîme le rapport au réel et aux autres. Recourir à un soutien extérieur en chair et en os équivaut à accepter de basculer de la relation fusionnelle destructrice à une "inter-dépendance" relationnelle saine. Ce risque de la relation vaut le coup. Sans les autres, c’est toujours l’enfer. Quant au porno, jusqu’à preuve du contraire, ça ne sera jamais le paradis...


Si, finalement, votre démarche ne devait pas aboutir aux résultats thérapeutiques attendus, il sera toujours temps de vous tourner vers un professionnel compétent pour vous faire finalement aider. Tout le travail que vous aurez entrepris seul n’aura pas été inutile. Au contraire, il servira de fondations.




En résumé...


  • Changement = arrêt ou réduction ? Mon conseil : faites preuve de bon sens en déterminant votre objectif…

  • Quel comportement est concerné par le changement ? Mon conseil : ne séparez pas ce qui ne doit pas l’être…

  • C’est pour quand ? Mon conseil : choisissez le bon moment pour commencer à changer...

  • En parler à quelqu’un ou pas ? Mon conseil : n’oubliez pas que la toute-puissance n’existe pas…

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