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Porno dépendance et coronavirus : comment faire pendant le confinement ? #3


3e et dernière partie de l'article : être accro au X en période de confinement – 10 conseils


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Vous souffrez d’une addiction à la pornographie et/ou à la masturbation. Avec la crise du coronavirus, vous voici confiné chez vous, peut-être enfermé avec d’autres personnes. C’est la galère… Cette situation très inconfortable risque de vous fragiliser encore plus.

Mais le confinement peut aussi être l’occasion de faire un travail bénéfique sur vous-même. Vous êtes motivé pour vous lancer dans une démarche de changement ? En tout cas, vous l’envisagez ? N’attendez pas le déconfinement !

Voici donc 10 conseils pour traverser cette période très particulière. Et, pourquoi pas, en ressortir libéré !



#8 - Immunisez-vous contre le X en vous exposant… à vos émotions


Après la gestion des barrières mentales (conseil #7, qui s’apparente à un « auto-lavage de cerveau »), voici une deuxième expérience transformante que je vous encourage à faire sans tarder : l’acceptation de toutes vos émotions.


Non, vos émotions ne sont pas des virus ! Il ne faut donc pas chercher à vous en protéger, à les fuir, à les anesthésier. Ne vous trompez pas d’ennemi… Les émotions, c’est la vie ! Même déplaisante, une émotion est comme un voyant. Elle vous dit votre besoin, vous permet de décrypter une situation et de vous adapter à votre environnement. Même déplaisante, elle est utile, donc positive. La question est de savoir ce que vous pouvez en faire.


Au lieu de vous exposer au rayon X (qui n’est pas bon pour la santé) pour aller mieux, un défi passionnant vous attend : accueillir vos émotions, ne pas tenter de leur échapper comme on fuit le choléra.


Une émotion a deux composantes : une interprétation affective («Je ressens de la colère, de la tristesse, c’est désagréable, etc.») ; surtout, une dimension physiologique, c’est-à-dire un ressenti physique à l’intérieur de son propre corps. L’émotion dure au maximum une dizaine de minutes. 10 minutes, ça peut sembler long, mais ça le reste toujours moins qu’une addiction (10 ans, 20 ans, 30 ans…)… L’émotion se présente comme une vague : elle monte progressivement (comme la petite bête), atteint un pic, puis redescend. Chercher à casser ce phénomène, c’est boire la tasse tôt ou tard. Voire perdre conscience et partir en réanimation.


Comme le surfeur, si vous essayiez d’accompagner la vague (je rappelle cependant que les sorties à la plage sont interdites pendant le confinement) ? Le moyen simple pour vivre cette expérience est de vous concentrer exclusivement sur les sensations corporelles que l’émotion suscite.


Dans le feu de l’action, arrêtez-vous, asseyez-vous à l’écart, fermez les yeux et posez-vous une seule question : «Qu’est-ce que je ressens dans mon corps, à quel endroit ?» N’essayez pas de faire disparaître les sensations, même si elles vous paraissent déplaisantes. Même si elles prennent de l’ampleur. Restez en contact avec elles. Acceptez-les. Souvenez-vous que ça ne dure que quelques minutes ! Pendant tout le temps de cette expérience, laissez passer avec bienveillance les pensées parasites qui pourraient survenir. Ne les jugez pas.


Vous êtes toujours en vie ! Or, ce qui ne tue pas… rend plus fort.




#9 - Élaborez votre plan d’urgence personnalisé pour faire face à la pandémie


Voici quelques questions à vous poser. Cette liste non exhaustive va vous aider à préparer une feuille de route personnalisée pour gérer le changement :


- Suis-je motivé pour changer ?


- Ai-je fait le point sur l’ensemble de mes ressources (#2) ?


- Ai-je pris ma décision ? Si non, quand est-ce que je décide formellement de commencer à évoluer ? Conseil : choisir de préférence une période pendant laquelle on se sent bien, plutôt qu’attendre d’être au fond du trou.


- Quel est mon objectif ? Il s’agit d’un point fondamental. Arrêt complet (= sevrage) ou consommation contrôlée ? Porno et/ou masturbation ? Le témoignage des anciens addicts (mais aussi le bon sens…) invite à la raison : arrêter… ou arrêter, il faut choisir ! Un addict qui vise une consommation contrôlée risque de vivre une torture, non ? Mais vous êtes libre de vous infliger le châtiment de Sisyphe : être condamné à remonter sans cesse la pente avec le boulet qui vous aura fait tomber en un éclair au fond du précipice . C’est ce que vous voulez ?


- Quand est-ce que j’ouvre mon journal de bord ? Ai-je un moyen de prise de notes ?


- À quels moments de ma journée puis-je prévoir des temps pour pratiquer les exercices et démarches proposés dans les points précédents : me connecter à mes sensations, m’observer, réfléchir à mon histoire avec le X, relever mes barrières mentales, etc. ?


- Quelles sont les situations à risque (SAR) que je peux absolument éviter (point clé : mise en place de contrôles sur les appareils de navigation) ? Quelles sont les SAR que je dois anticiper et apprendre à gérer (je peux par exemple faire de la visualisation pour m’y préparer) ?


- Quel protocole d’urgence post-rechute puis-je élaborer pour réagir de manière adéquate après un « accident » : me relever immédiatement et continuer le changement. Une rechute, c’est une occasion de mieux se connaître (souvenez-vous du #2 : vous êtes un vétéran). On ne retourne pas à la case départ à chaque accident.


- Quel protocole d’urgence personnalisé puis-je élaborer pour gérer mes envies irrépressibles : pensée-type pour ne pas céder à ma petite voix (cf. #7), accueil curieux et bienveillant de mes sensations corporelles, comportement alternatif à la compulsion (aller courir, faire un geste de refus, se lever et changer de lieu, etc.) ?


- Quels changements immédiats puis-je apporter à mon hygiène de vie (soit elle me fragilise, soit elle me protège) : sommeil, alimentation, hygiène corporelle, saine détente, activité physique ?




#10 – Déconfinement : attention à l’après pornovirus


Ne tombez pas dans le piège qui vous tend les bras : je veux parler de «l’après», des lendemains qui chantent (encore une sirène…). Alors quelle conduite à tenir quand viendra votre déconfinement ?


Ne cherchez surtout pas à «refaire votre vie». À imaginer une «vie après» l’addiction. Une nouvelle vie, plus belle, plus grande, etc. Différente. Achetée sur étagère comme les magazines nous y invitent. Pas la vôtre, en somme. En effet, vous n’en avez qu’une (vie…). Et c'est tant mieux. Elle a déjà commencé à votre naissance et elle continue tout simplement. C’est la vie d’avant votre addiction, la même. Mais débarrassée de l’addiction, ce qui n’est pas rien ! Accueillez-la. Qu’elle reprenne son cours, avec plus de sens et de vitalité. Merci ma vie. Ne tombez donc surtout pas dans le panneau de l’après… qui déchante ! Le porno vous a eu, le déconfinement ne vous aura pas.


Vous continuerez à avoir des problèmes, des difficultés, des galères. Mais aussi des joies, des satisfactions, des plaisirs. La seule différence avec avant – elle est de taille ! – c’est que vous n’aurez plus l’addiction qui vous empoisonne. Par conséquent, vous pourrez affronter les épreuves et les contrariétés avec plus de force et de sérénité. Vous pourrez savourer les bons moments avec plus d’intensité et de reconnaissance. Et toutes les compétences apprises pour tourner le dos au porno vous serviront dans la vie de tous les jours.


Une fois le changement effectif atteint, il sera utile de vous «renforcer» pour consolider vos acquis dans la durée. N’oubliez pas que votre histoire d’amour avec le X a révélé des fragilités intrinsèques. Vous pourrez donc par exemple : apprendre des techniques pour gérer le stress (le stress est un facteur fragilisant), gagner en aisance dans les relations interpersonnelles (techniques d’affirmation de soi), approfondir la connaissance de vous-même (cf. #2 : je vous recommande l’Ennéagramme) ; redécouvrir la beauté de la sexualité (qui comporte une dimension relationnelle) ; etc. À vous de repérer et choisir les moyens qui peuvent vous aider à progresser.


Les scientifiques disent que l’humanité doit désormais apprendre à vivre avec les pandémies. Pour vous aussi, la vigilance reste de mise. Même si vous avez réussi à changer, gardez un stock de masques et de gants. On ne sait jamais, ça peut servir. Humilité. Prudence. Vous avez une cicatrice, faites en sorte de ne plus l’exposer aux mauvais rayonnements. La lumière du soleil, oui à condition de mettre de la crème ; le X, jamais plus.


Pour finir, si vous envisagiez une démarche de pardon ? Pardon offert à vous-même, tout d’abord. Mais aussi pardon demandé aux personnes que vous auriez pu blesser. Cherchez bien, vous en trouverez…

Bonne route ! Bon déconfinement.

Belle vie (vous n’en avez qu’une !).


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